C’est l’année prochaine qu’il sera intéressant de célébrer ce moment, pour avoir un compte rond. Mais pour une fois que j’y pense à temps, je ne louperai pas l’occasion.
Dans mes jeunes années, juste après le bac, je m’étais inscrit au concours d’entrée à l’Ecole Normale. Je voulais devenir instituteur. J’affrontais deux écrits, en même temps qu’un nombre incroyable d’autres candidats (deux amphis pleins). Le premier travail était à dominante littéraire, le second à dominante scientifique. Le résultat fut encourageant : j’étais admis pour la suite !
Cette deuxième étape était composée de plusieurs épreuves (là, nous ne remplissions déjà plus que deux grandes salles). Travaux manuels (réalisation d’un personnage du genre « marionnette » avec le matériel qu’on nous avait demandé d’amener) ; sport : course à pieds (sprint et fond), natation, sports collectifs ; puis chant, musique et expression corporelle. Nouvelle petite attente, quelques jours, puis j’appris mon admissibilité !
Dernière épreuve : l’oral d’admission. Je tirais un sujet au sort : « L’ordinateur fera-t-il disparaitre le livre » (je m’en souviens comme si c’était hier). Passionné d’informatique (déjà !) (Ah quelle époque ! Sinclair ZX81, Commodore 64, Apple IIe) (mais je m’égare) (de Lyon)… Après quelques minutes de préparation, je passais devant l’examinatrice. Et mon intervention plut, apparemment, car j’appris plus tard mon admission. J’étais affecté à l’Ecole Normale de Sélestat, rue Froehlich (je m’en souviens également parfaitement)…
C’est ainsi que par un matin frisquet et brumeux d’automne, ce 20 octobre 1983 – je n’avais pas 20 ans – , je descendais du train et m’avançais, un peu hésitant, m’approchant de l’entrée de cette Ecole Normale, non loin de là.
Je n’avais pas tout à fait conscience de démarrer une carrière professionnelle. Trois ans d’Ecole Normale commençaient pourtant à cet instant. Trois ans d’enseignements théoriques, de stages dans l’école d’application juste à côté ou, plus tard, dans d’autres écoles du département. La directrice de l’Ecole Normale s’appelait Mme Marie Maes (à qui succéda M. Robert Eiller). L’Ecole était une imposante bâtisse. Il y avait un vaste jardin.
J’étais devenu élève-instituteur. Premier grade d’une carrière qui se poursuit encore aujourd’hui. En ce jour anniversaire, je me souviens. Un monde inconnu se présentait à moi. Mais j’avais confiance. Conscient que j’étais d’entrer dans cette voie que j’avais choisie depuis très longtemps. Enfant, alors que je devais être en CP ou en CE1, la maîtresse nous avait demandé ce que l’on voulait faire plus tard. Lorsque mon tour fut venu, je lui répondis très simplement : « Comme toi, maîtresse ! »… Mon voeu s’était réalisé.
20 octobre 1983 – 20 octobre 2012 : 29 ans, déjà…
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